24 août 2008

Appel d'urgence suite à la tornade d'Haumont


Appel d’urgence !

A toutes, à tous, à toutes les organisations qui se réclament de la démocratie et du progrès social dans le département du Nord

Maintenant, tout de suite, l’Etat doit décider un plan d’urgence pour reconstruire les zones sinistrées d’Hautmont, Maubeuge, Neuf-Mesnil et Boussière sur Sambre !

Le bilan dramatique de la tornade qui a ravagé le Val de Sambre dans la nuit du 3 au 4 août est là : quatre morts, 1100 logements endommagés dont 373 inhabitables, 3057 personnes touchées et 700 véhicules. (La Voix du Nord, 24 août) Un lycée professionnel, un hôpital gravement endommagés, des infrastructures communales détruites. Des petites entreprises fortement touchées, menaçant de mettre au chômage technique leurs salariés. De toutes parts affluent les témoignages sur les tentatives des sociétés d’assurance privées pour rembourser le moins et le plus tard possible…

C’est dans ces conditions que des centaines de familles sinistrées – déjà largement frappées par le chômage et la désindustrialisation de la région – et leurs élus, ont appris avec colère et indignation la réponse des pouvoirs publics à ce sinistre, qui a enfin été, à la demande des élus, classé « catastrophe naturelle » :

700.000 euros « d’aide immédiate », répartis en 150 euros par adulte et 75 euros par enfant, qui ont été dépensés depuis bien longtemps par des familles dont beaucoup ont tout perdu dans la tornade.
3 millions d’euros annoncés par les ministres Boutin et Létard le 8 août, qui ont servi à l’achat de « vingt-deux bungalows (…) installés cette semaine, puis seize la semaine prochaine et enfin douze la semaine du premier septembre » (La Voix du Nord, 19 août). 50 « mobile-home »… pour 373 logements « inhabitables » et 1100 logements touchés !
Enfin, « la mobilisation de fonds d'urgence supplémentaires, près d'un million d'euros débloqués au total », dont « 343 000 euros sont débloqués du fonds de solidarité des collectivités locales afin de couvrir les premiers frais déjà engagés par les maires » et « 600 000 euros du fonds d'aides au relogement d'urgence (FARU) pour compléter la mise en place des bungalows et le relogement » (La Voix du Nord, 23 août), annoncée par la ministre Alliot-Marie.

4,7 millions d’euros… Voilà la réponse des pouvoirs publics aux sinistrés.
4,7 millions d’euros, alors que l’Etat dépensera pour la seule année 2008 285 millions d’euros pour la guerre en Afghanistan (selon Les Echos, 21 août) !

Peut-on accepter ?
Peut-on accepter que les maisons ne soient pas reconstruites, que des dizaines, des centaines de familles risquent de se retrouver à la rue ou dans du « provisoire » définitif ?
Peut-on accepter que du logement « provisoire » en mobile-home », on passe aux « villes de mobile-home », comme à la Nouvelle Orléans aux Etats-Unis, où des milliers de familles n’ont jamais été relogées ?

Peut-on accepter que des enfants des familles sinistrés fassent leur rentrée scolaire dans de telles conditions ?

Peut-on accepter que l'Etat se décharge sur la solidarité de la population alors que c'est à lui d'intervenir ? Et ceci d’autant que l’aide « humanitaire », qui ne peut remplacer celle de l’Etat, est de toute façon quasi épuisée sur place…

Tout le monde le sait : ce sont des dizaines de millions d’euros qui seraient nécessaires, tout de suite, pour reconstruire les maisons, les services publics, pour garantir que de nouvelles suppressions d’emploi n’aient pas lieu.

On nous dit, dans les journaux que « les marges de manœuvre budgétaires sont nulles, sauf à tourner le dos aux engagements européens de la France » (Les Echos, 18 août). Que « depuis le traité de Maastricht, et surtout la mise en œuvre de l’euro, notre politique budgétaire ne se fait qu’en fonction de contraintes bruxelloises » (Le Figaro, 19 août).

Nous disons : rien, aucune « contrainte », aucun « engagement européen » ne peut justifier que l’Etat ne réponde pas immédiatement à la détresse des sinistrés, selon le principe de solidarité républicaine !

Les élus, la population sinistrée ont commencé à dresser le bilan des besoins immédiats.

Nous nous adressons au gouvernement, à Monsieur le Préfet qui le représente : nous irons en délégation, en septembre, à la Préfecture, pour que vous nous donniez maintenant, tout de suite, les millions qui seront nécessaire à reconstruire une vie sociale !

Nous nous adressons à toutes les organisations qui se réclament des travailleurs, de la démocratie et du progrès social dans le département à se joindre à cette délégation pour exiger, ensemble dans l’unité la plus large, un plan d’urgence des pouvoirs publics.

Maintenant, tout de suite
l’Etat doit prendre ses responsabilités !


Premiers signataires

Ghislaine Baudin (Parti ouvrier indépendant, Fourmies), Jean-Philippe Baudin (syndicaliste métallurgie, Fourmies), Yoann DEBUYS (enseignant), Daniel Despinoy (président d’association de locataires, Wattignies), Bruno Foucart (maire d’Houplin-Ancoisne), Christophe Jacobs (syndicaliste, Seclin), Michel Jouniaux, Didier Lemoine (enseignant, Boussière sur Sambre), Florian Leroy (militant POI, Wattignies) Charles Lictevout (militant PCF, Mouvement politique d’éducation populaire), Alain Massart (enseignant), Edouard Sledz (maire de Cagnoncles), Jean-Marie Soigneux (maire de Sassegnies, ancien syndicaliste de la métallurgie), Isabelle Vasseur (libraire), Jean-Jacques Verhaeghe (syndicaliste Sécurité sociale).

Pour prendre contact et/ou envoyer votre signature : ghislaine.baudin@club-internet.fr

Je signe cet appel : nom, prénom : ……………………………………………………
Qualité : ………………………………………